Étiquettes
Voici donc en exemple un extrait de la cascade de notes qui conclut la première cadence de piano.
Après cette cadence arrive le second passage orchestral qui va faire entendre le premier thème dans la triomphante tonalité de ré majeur, et en reprenant ce que jouait le piano dans la cadence (accords et basse sur la et ré). Au chiffre 7, climax d’intensité sonore soutenu par une basse donnant à entendre un rythme cher à Ravel, un rythme de habanera. Il s’ensuit un decrescendo qui mène à la seconde entrée du piano.
Magie absolue dans ce passage suspendu sur le silence et le temps. Voyons tout d’abord de quelle manière ce que nous appellerons le thème C est amené.
Au chiffre 8 donc va se terminer le passage orchestral. Pour l’instant, le piano et l’orchestre n’ont pas encore joué ensemble. C’est ici que va commencer le mélange des deux, en un passage qui pourrait évoquer les concertos de Frédéric Chopin. Un accord de fa dièse majeur tenu par les cordes qui soutient des arpèges de cet accord parfait sur un grand ambitus. Cinq mesures après le chiffre 8, soudain changement de couleur par l’arrivée du la bécarre qui fait basculer la musique dans la tonalité homonyme de fa dièse mineur. Ce la bécarre correspond à l’entrée du thème C.
Il s’agit d’un des sommets d’expression du concerto pour la main gauche. Il faut ici admirer la science à la fois de l’écriture pianistique, qui fait entrer tout un contrepoint dans les cinq doigts de la main gauche, mais également de l’harmonie. Cette harmonie ravélienne qui donne à entendre des dissonances savamment présentées ainsi que des modulations prodigieusement expressives. Le majeur et le mineur, par exemple se côtoient et donnent au discours un caractère particulièrement bouleversant.
Le thème C ne se retrouvera par la suite que dans la cadence finale, qui sera commentée plus loin.
Suite de l’analyse au chapitre 6.