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Passage central
Le chiffre 14 aborde un autre univers, celui du jazz. Mais un jazz délirant et démoniaque qui va donner la part belle au dialogue en forme de lutte entre le soliste et l’orchestre.
Tout commence donc par cette chute brutale au chiffre 14 qui nous mène dans une tonalité de mi majeur, référence au début de l’oeuvre qui se situait sur pédale de mi.
Mi majeur ou mi mineur ? C’est ici une des questions à poser puisque Ravel, en référence au jazz, va osciller entre les deux tonalités. En effet, si l’on regarde la partie de cordes, on remarque la superposition du sol naturel au sol dièse aux violons ainsi que le balancement entre ces deux notes aux parties d’alto cor et trombone. La descente en accords parallèles jouée par les trompettes se termine également sur un accord de mi mineur. Cette descente sera reprise de manière textuelle par le piano au chiffre 16.
Le sol bécarre est en fait la « blue note », la note bleue chère aux joueurs de blues et aux jazzmen en général. (Ravel utilise la blue note dans d’autres œuvres, qu’il s’agisse du blues de la sonate pour violon et piano ou de l’ostinato qui ouvre le scherzo de la très étonnante sonate pour violon et violoncelle. On la trouve également dans le second thème du premier mouvement du concerto en sol).
Exemples ci-dessous : accords au piano (plaqués puis arpégés). Le dernier exemple fait entendre la gamme pentatonique, gamme du blues par excellence qui se retrouvera par la suite dans la partie de piano.
Au chiffre 15 commence la partie concertante dans laquelle le soliste et l’orchestre vont s’échanger des motifs en une joute qui mènera au passage ultime précédant la dernière cadence du soliste.
Exemple ci-dessous.
Suite au huitième article
Merci beaucoup pour ces articles très pointus et techniques, je vais lire la suite de vos publications sur ce concerto avec attention !
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Très content que tout ce travail vous intéresse ! N’hésitez pas à m’en parler. Bien cordialement.
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